jeudi 3 avril 2008

Une photo


Boris Vian entre Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, le 25 janvier 1958, film de Roger Benamou, extrait du documentaire de Dominique Gros, Simone de Beauvoir, une femme actuelle.





mardi 27 mars 2007

En supplément du cours du 31 mars

Ne vous mariez pas, les filles !

Avez-vous vu un homme à poil
Sortir soudain d'la salle de bains
Dégoulinant par tous les poils
Et la moustache pleine de chagrin ?
Avez-vous vu un homme bien laid
En train d'manger des spaghetti
Fourchette au poing, l'air abruti
D'la sauce tomate sur son gilet
Quand ils sont beaux, ils sont idiots
Quand ils sont vieux, ils sont affreux
Quand ils sont grands, ils sont feignants
Quand ils sont p'tits, ils sont méchants
Avez-vous vu un homme trop gros
Extraire ses jambes de son dodo
S'masser l'ventre et s'gratter les tifs
En r'gardant ses pieds l'air pensif ?

{Refrain 1:}
Ne vous mariez pas, les filles, ne vous mariez pas
Faites plutôt du cinéma
Restez pucell' chez vot' papa
Dev'nez serveuse chez un bougnat
El'vez des singes, él'vez des chats
Levez la patte à l'Opéra
Vendez des boit' de chocolat
Prenez le voile ou l'prenez pas
Dansez à poil pour les gagas
Soyez radeuse av'nue du Bois
Mais ne vous mariez pas, les filles
Ne vous mariez pas.

Avez-vous vu un homme gêné
Rentrer trop tard pour le dîner
Du rouge à lèvres sur son col
Du flageolant dans la guibole
Avez-vous vu au cabaret
Un monsieur qui n'est plus très frais
Se frotter avec insistance
Sur un' petite fleur d'innocence
Quand ils sont bêtes, ils vous embêtent
Quand ils sont forts, ils font du sport
Quand ils sont riches, Ils gar'nt l'artiche
Quand sils sont durs, ils vous torturent
Avez-vous vu à votre bras
Un maigrichon aux yeux de rat
Friser ses trois poils de moustache
Et se redresser, l'air bravache.

{Refrain 2:}
Ne vous mariez pas, les filles, ne vous mariez pas
Mettez vos robes de gala
Allez danser à l'Olympia
Changez d'amant quat' fois par mois
Prenez la braise et gardez-la
Cachez la fraîche sous vos matelas
A cinquante ans, ça servira
A vous payer des beaux p'tits gars
Rien dans la tête, tout dans les bras
Ah, la belle vie que ça sera
Si vous n'vous mariez pas, les filles
Si vous n'vous mariez pas.

dimanche 18 mars 2007

Je voudrais pas crever

JE VOUDRAIS PAS CREVER Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zob
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquèle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le gout qui me tourmente
Le gout qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir gouté
La saveur de la mort...

VIAN

samedi 17 mars 2007

Serge Reggiani dit Le Dormeur du Val





Serge Reggiani, dans l'enregistrement qu'il a fait en 1968, fait précéder le Déserteur du poème de Rimbaud, Le Dormeur du val. Texte ci-dessous, son ci-dessus.

Le Dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil de la montagne, fière,
Luit. C'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat, jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Le poème date de 1888. Rimbaud a alors 16 ans.

mercredi 14 mars 2007

Pour le 17 mars : Canons à vendre !

Le petit commerce


J'ai vendu du mouron
Mais ça n'a pas marché
J'ai vendu des cravates
Les gens étaient fauchés
J'ai vendu des ciseaux
Et des lames de rasoir
Des peignes en corozo
Des limes et des hachoirs
J'ai essayé les fraises
J'ai tâté du muguet
J'ai rempaillé des chaises
Réparé des bidets
Je tirais ma charrette
Sur le mauvais pavé
J'allais perdre la tête
Mais j'ai enfin trouvé

Je roule en Cadillac dans les rues de Paris
Depuis que j'ai compris la vie
J'ai un petit hôtel, trois domestiques et un chauffeur
Et les flics me saluent comme un des leurs
Je vends des canons
Des courts et des longs
Des grands et des petits
J'en ai à tous les prix
Y a toujours amateur pour ces délicats instruments
Je suis marchand d'canons venez me voir pour vos enfants
Canons à vendre !

Avec votre ferraille
On forge ces engins
Qui foutront la pagaille
Parmi ceux du voisin
Ça donne de l'ouvrage
A tous les ouvriers
Et chacun envisage
De fonder un foyer
Pour se faire des finances
On fabrique des lardons
On touche l'assurance
Et les allocations
Ça n'a pas d'importance
Car lorsqu'ils seront grands
Ils iront en cadence
Crever pour quelques francs

Je vendais des canons dans les rues de la terre
Mais mon commerce a trop marché
J'ai fait faire des affaires à tous les fabricants d'cimetières
Mais moi maint'nant je me retrouve à pied
Tous mes bons clients
Sont morts en chantant
Et seul dans la vie
Je vais sans soucis
Aux coins des vieilles rues, le cœur content, le pied léger
Je danse la carmagnole, y a plus personne sur le pavé
Canons en solde !

mardi 6 mars 2007

Pour le 17 mars, le Déserteur

Le déserteur est certainement la chanson de Boris Vian la plus connue. Il l'a écrite le 15 février 1954.
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer.

C'est Mouloudji (ci-dessous) qui l'interprète le premier, en mai 1954 au Théâtre de l'Œuvre. La chanson était très violente. Il a proposé à Vian des "adoucissements", que Vian a acceptés. Elle se terminait par :
Si vous me poursuivez
prévenez vos gendarmes:
que je serai en armes
et que je sais tirer.
Elle deviendra
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Dans la version de Mouloudji, "Monsieur le Président" est remplacé par "Messieurs qu'on nomme grands".

Vous pouvez écouter sa version ici

Il existe un site italien ("canzioni contra la guerra" Chansons contre la guerre) qui recense toutes les versions du Déserteur. Il est ici. Elle est traduite en 44 langues, dont le japonais.

dimanche 4 mars 2007

En complément du cours du 10 mars

En complément de la "Complainte du progrès", vous pouvez regarder sur le site de l'INA une présentation du salon des arts ménagers, traitée dans le style humoristique de l'époque (1951) par Pierre Dac et Francis Blanche.

Borisvian.fr nous indique que :
D'abord intitulée " Les arts ménagés", salon qui se tenait tous les ans à Paris, au Grand Palais, cette chanson est déposée à la SACEM le 10 janvier 1955 puis enregistrée en avril 1955 pour le 45 tours de Boris Vian.
Sur le manuscrit, Vian a noté : " mon Ourson " au lieu de " Gudule " (mon ourson était le surnom d'Ursula)

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=AFE85003963

Aspirateur...Matelas (peut-être un Dunlopillo)...
Machine à laver...
Mixeur...Voici le script du reportage :
Présentation des nouveautés du salon ménager par deux clochards Francis BLANCHE et Pierre DAC, traité de façon humoristique:
- Titre : "Les Arts Ménagers" surimpressionné sur un réverbère éclairé, la nuit
- Deux clochards (Pierre DAC et Francis BLANCHE) près d'une poubelle, la nuit, cassant la croûte au pied d'un escalier. Dialogue
- Stand de l'Electricité de France aux Arts Ménagers avec le plateau volant, cuisant les oeufs au plat
- Jeune femme cassant des oeufs sur le plateau volant
- Démonstration d'un mixeur tournant la mayonnaise
- Stand des frigidaires avec PANO sur l'intérieur d'un appareil
- VG de la grande nef du Grand Palais, prise du premier étage avec les stands pendant le Salon des Arts Ménagers
- Les deux clochards (Pierre DAC et Francis BLANCHE) parlant ensemble près de leur poubelle
- Au stand "Cadillac" démonstration d'un aspirateur Cadillac sur un tapis
- Démonstration sur une jeune femme, du sèche-cheveux Cadillac
- Démonstration au stand des machines à laver "Laden". Jeune femme sortant du linge (caleçon et chaussettes) de la machine à laver
- Les deux clochards parlant ensemble
- Jeune femme couchée sur un matelas
- PP de Francis BLANCHE en clochard et PP de Pierre DAC en clochard
- VG des deux clochards continuant leur dialogue assis sur l'escalier, une bouteille de vin rouge à la main
- Pierre DAC retirant une de ses "godasses", la jetant sur le réverbère qui se casse et s'éteint : Pierre DAC disant "c'est rien chouette l'électricité".

lundi 26 février 2007

Eddie Constantine

Sur Eddie Constantine (qu'on a écouté dans "Cigarettes, Whisky et p'tites pépées" et dans "Je prends les choses du bon côté") j'ai trouvé un site allemand très fourni.
Voici l'adresse : http://www.juergen-koppelin.de/eddie_constantine.php
Beaucoup de photos et d'illustrations, des textes. Si j'ai bien compris, il est fait par une personne, Jürgen Koppelin, qui a fréquenté Eddie Constantine, à la fin de sa vie.


Je prends les choses du bon côté

(DUO: JULIETTE GRÉCO /EDDIE CONSTANTINE)
Paroles et Musique: B.Michel, J.Davis 1956
© 1956 - Editions Eddie Barclay

- Dis Monsieur en passant dans la rue
- Oui Madame en passant dans la rue
- Si tu vois une femme complètement nue
- Si je vois une femme complètement nue
- Sans témoin et dans un coin discret
Dans ce cas là qu'est ce que tu fais ?
- Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Plein d'émotion j'ôte mon veston
Je le mets sur son dos
Pour qu'elle n'aie pas un rhume de cerveau ! oh oh oh
- Par hasard tu téléphones chez toi
- Par hasard je téléphone chez moi
- Une voix d'homme te dit "vous me dérangez"
- Une voix d'homme me dit "vous me dérangez"
- Je veux finir ce que j'ai commencé
Dans ce cas là qu'est ce que tu fais ?
- Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Comme le tuyau du lavabo est complètement bouché
C'est sûr que c'est la voix du plombier ! C'est sûr !

- On te présente à Marylin Monroe
- On me présente à Marylin Monroe
- Elle te dit demain cinq heures chez moi
- Elle me dit demain cinq heures chez moi
- Je serais seule venez prendre le thé
Dans ce cas là qu'est ce que tu fais ?
- Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Si cette beauté m'offre le thé ma foi je n'irai pas
Parce que vraiment le thé je n'aime pas ça
- Tu sais très bien qu'il n'est pas question de thé ! Ah bon !

- Si tu trouves ta femme à la maison
- Si je trouve ma femme à la maison
- Dans les bras d'un gars que tu connais pas
- Dans les bras d'un gars que je connais pas
- Elle te dit "mais c'est mon frère de lait"
Dans ce cas là qu'est ce que tu fais ? alors ! raconte ?
- Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Ma femme dit ça, si elle dit ça c'est que c'est la vérité
Son frère de lait je l'invite à dîner ! Pas beau ça !

- Si demain tu n'as plus un radis
- Si demain je n'ai plus un radis
- Si tu es fauché comme les blés
- Si je suis fauché comme les blés
- Si tu dois danser devant le buffet
Dans ce cas là qu'est ce que tu fais ?
- Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Si je dansais devant le buffet
Toi tu danserais aussi
Ça ferait un numéro comme celui-ci

(orchestre) en duo : Si c'est comme ça dans ce cas là je garde mon sang-froid
Ok je prends la chose du bon côté
Car dans tout ça il n'y a pas de quoi en faire un plat
Voilà pourquoi sans jamais m'énerver
Je prends toujours les choses du bon côté ! Ok
_____

Eddie Constantine est né aux USA ( le 29 Octobre 1917 à Los Angeles) de parents russes. Il a connu le succès en France, aidé par Édith Piaf. Il a tourné dans plus d'une centaine de films, depuis La Môme vert-de-gris (1953), en passant par Alphaville (1965). Son avant-dernier film, en 1993, se passe à Tokyo : Tokyo no kyujitsu (1993). Il est mort le 25 Février 1993 à Wiesbaden en Allemagne où il résidait.


Ci-dessous, une photo où on le voit en compagnie d'Édith Piaf et une scène et l'affiche d'Alphaville.

dimanche 25 février 2007

Les Frères Jacques

Les frères Jacques, qui interprètent La Java interminable des perceurs de coffres-forts, vous pouvez vous faire une idée de leur jeu de scène grâce à un court extrait visible sur le site de l'Ina, ici.

lundi 5 février 2007

10 février

samedi 27 janvier 2007

Henri Salvador : Une chanson douce



Voici la chanson d'Henri Salvador dont je vous ai parlé.
"Une chanson douce" ou bien "Le loup, la biche et le chevalier".

Le loup, la biche et le chevalier
Paroles: Maurice Pon. Musique: Henri Salvador


Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce,
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois.

La petite biche est aux abois,
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh !
Mais le brave chevalier passa,
Il prit la biche dans ses bras.
La, la, la, la.

La petite biche,
Ce sera toi, si tu veux.
Le loup, on s'en fiche,
Contre lui, nous serons deux.
Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants.

O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la,
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
À tout jamais.

La belle princesse
Avait tes jolis cheveux.
La même caresse
Se lit au fond de tes yeux.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.

dimanche 21 janvier 2007

Les Pieds nickelés

Voici les trois Pieds nickelés dont je vous ai parlé au sujet des Perceurs de coffres-forts.
De gauche à droite : Croquignol, Filochard et Ribouldingue.
J'ai trouvé cette image sur un site très complet qui leur est consacré. Il est ici : http://matthieu.chevrier.free.fr/
Vous pouvez voir un certain nombre de couvertures de leurs albums, sur ce même site, ici :
http://matthieu.chevrier.free.fr/couvertures/index.html
Parmi elles, j'ai retrouvé celle de l'histoire dont je vous ai parlée.Et en voici deux autres qui font bien deviner l'ambiance et la "moralité" des aventures du trio.


Si je me souviens bien, dans Pierrot le fou, Belmondo et Karina emportent avec eux un album des Pieds nickelés quand ils fuient Paris en voiture décapotable et qu'ils s'arrêtent dans une station-service Total et que Belmondo dit en voix-off : Total, un film d'aventures.

PS : Effectivement, Anna Karina lit un album des Pieds Nickelés.
Les histoires des Pieds nickelés paraissaient à l'origine dans un journal qui s'appelait L'Épatant.
On retrouvera l'adjectif épatant dans une chanson de Vian.

Pour préparer le cours du 27 janvier

Le cinématographe

Il existe deux versions de cette chanson : une version homme et une version femme.
Celle que chante Boris Vian, sur le CD, est évidemment la version homme. Mais le texte que je vous ai donné est la version femme !
C'est-à-dire que c'est une femme qui va au cinéma avec un homme et qui raconte).
L'autre différence entre ces deux versions est que celle que je vous ai donnée supprime les voyelles non prononcée : Papa m'emm'na. La version ci-dessous rétablit l'orthographe habituelle : Papa m'emmena.

Voici la version homme :

Boris Vian
CINÉMATOGRAPHE


Quand j'avais six ans
La première fois
Que papa m'emmena au cinéma
Moi je trouvais ça
Plus palpitant que n'importe quoi
Y avait sur l'écran
Des drôles de gars
Des moustachus
Des fiers à bras
Des qui s'entretuent
Chaque fois qui trouvent
Un cheveu dans le plat
Un piano jouait des choses d'atmosphère
Guillaume Tell ou le grand air du Trouvère
Et tout le public
En frémissant
Se passionnait pour ces braves gens
Ça coûtait pas cher
On en avait pour ses trois francs

Belle, belle, belle, belle, belle comme l'amour
Blonde, blonde, blonde, blonde, blonde comme le jour
Un rêve est passé sur l'écran
Et dans la salle obscurément
Les mains se cherchent, les mains se trouvent
Timidement
Belle, belle, belle, belle la revoilà
Et dans la salle plus d'un coeur bat
La voiture où elle se croit en sûreté
Vient de s'écraser par terre
Avec un essieu cassé
Le bandit va pouvoir mettre la main
Sur le fric, c'est tragique
Nom d'un chien
C'est fini, tout s'allume
A mercredi prochain

Maintenant ce n'est plus mon papa
Qui peut m'emmener au cinéma
Car il plante ses choux
Là-bas pas loin de Saint Cucufa
Mais j'ai rencontré une Dalila
Un drôle de môme, une fille comme ça
Elle adore aller le mercredi dans les cinémas
Bien sûr c'est devenu le cinémascope
Mais ça remue toujours et ça galope
Et ça reste encore comme autrefois
Rempli de cow-boys sans foi ni loi
Et de justiciers qui viennent fourrer
Leurs grands pieds dans le plat

Gare, gare, gare, gare, Gary Cooper
S'approche du ravin d'enfer
Fais attention pauvre crétin
Car Alan Ladd n'est pas très loin
A cinq cents mètres il loge une balle
Dans un croûton de pain
Gare, gare, gare, gare, pendant ce temps-là
Je la prends doucement au creux de mon bras
Le fauteuil où elle se croyait en sûreté
N'empêche pas ma foi d'arriver à l'embrasser
J'ai pas vu si Gary serait gagnant
Mais comme c'est le cinéma permanent
Ma chérie rappelle-toi on est resté un an
Et on a eu beaucoup d'enfants.

Note : En France, les films sortaient, et sortent toujours, le mercredi.
A cette époque, il y avait souvent avant le "grand film" des "séries" (des histoires à épisodes).

samedi 13 janvier 2007

Pour préparer le cours du 20 janvier

Le tango interminable des perceurs de coffre-fort est interprété par les Frères Jacques

nos cothurnes : nos chaussures
les outils (plus précisément : la pince monseigneur et le chalumeau oxhydrique)
J'étais rencardé : on m'avait renseigné
pépère : tranquille, facile à faire.
diams de la perlouse et puis du jonc : diamants, perles, argent liquide
on dégote : on trouve
Ce soir entre tous : ce soir particulièrement
faire les cornichons : faire des bêtises, être maladroit
Raquer : payer, donner son argent
sur le tas : au travail
Un ophicleïde : sorte de tuba (photo)
Le bide : le ventre
le mariole : l'idiot, l'imbécile
Tu la boucles : tu te tais
On verse : on tombe, on se fait arrêter par la police.
La courante : la diarrhée.
En carante : ? Normalement, en position de combat. Ici, peut-être "en quantaine"
Des tantes : des homosexuels, des efféminés
Mettre en perce : faire un trou (par exemple dans un tonneau)
Du fric : de l'argent
bourré : rempli
un baron : un homme riche
de la tortore : ? Sans doute des tourterelles, cuisine délicate et chère.
les mecs : les gars.
On est marrons : on a perdu.
Les poulets : la police
Houdan : Ville de la banlieue parisienne réputée pour ses volailles.
Les canards : les journaux
l'Aurore, le Figaro : deux titres de journaux, donc : des journalistes de ces deux journaux.
Les poteaux : les potes (les copains)
Au gnouf : à la prison
De l'osier : argent
La bouffe : nourriture

Mon plumard : mon lit
feignant : paresseux
son pieu : son lit
Le Marché Persan : "Sur un marché persan", morceau de musique de Ketelbey, lancinant, à la mode dans les années 50.

powered by ODEO
Avoir du pot : avoir de la chance
qu'on soye : qu'on soit
des manches : des paresseux
du frometon : du fromage
le beau blond : le soleil
on met les voiles : on part, on s'en va
il faut foncer : se dépêcher
Au mitard : cellule isolée dans une prison
mastard : de maître

dimanche 26 novembre 2006

Pour le premier cours...

Pour le premier cours, je pense qu'on discutera un petit peu de Boris Vian, de ses multiples activités, de l'antimilitarisme de cette époque, de l'esprit anarchisant, de la dérision, de la critique de l'esprit de sérieux, de Saint-Germain des Prés...

Donc lisez 読んでおいて l'article de Wikipédia en japonais Wikipédia japonais, et éventuellement en français Wikipédia français. Sans oublier de jeter un coup d'oeil sur le Petit Cahier du Grand Boris Vian Petit Cahier du Grand Boris Vian

Et puis on écoutera et commentera "Ah si j'avais un franc cinquante"...

powered by ODEO


... et "je bois" (écoutez la musique seule ici)

Je bois
Systématiquement
Pour oublier les amis de ma femme
Je bois
Systématiquement
Pour oublier tous mes emmerdements

powered by ODEO
Je bois
N'importe quel jaja
Pourvu qu'il ait ses douze degrés cinq
Je bois
La pire des vinasses
C'est dégueulasse, mais ça fait passer l'temps

La vie est-elle tell'ment marrante
La vie est-elle tell'ment vivante
Je pose ces deux questions
La vie vaut-elle d'être vécue
L'amour vaut-il qu'on soit cocu
Je pose ces deux questions
Auxquelles personne ne répond... et

Je bois
Systématiquement
Pour oublier le prochain jour du terme
Je bois
Systématiquement
Pour oublier que je n'ai plus vingt ans

powered by ODEO
Je bois
Dès que j'ai des loisirs
Pour être saoul, pour ne plus voir ma gueule
Je bois
Sans y prendre plaisir
Pour pas me dire qu'il faudrait en finir...

Enfin, voici une liste de liens qui vous permettront d'écouter des extraits
des chansons dont nous parleront certainement.

  • Les joyeux bouchers (avec Jimmy Walter et son ens., 22.04.55) (204bvi55.wma) - 234,1 Ko
  • La java des bombes atomiques (avec Jimmy Walter et son ens., 22.04.55) (179bvi55.wma) - 194,1 Ko
  • Complainte du progrès (avec Jimmy Walter et son ens., 22.04.55) (086bvi55.wma) - 199,4 Ko
  • J'suis snob (avec Jimmy Walter et son ens., 27.04.55) (172bvi55.wma) - 183,1 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (avec Claude Bolling et son orch., 24.06.55) (253bvi06.wma) - 212,8 Ko
  • Bourrée de complexes (avec Claude Bolling et son orch., 24.06.55) (047bvi55.wma) - 186,1 Ko
  • Le petit commerce (avec Jimmy Walter et son ens., 22.04.55) (267bvi04.wma) - 243,9 Ko
  • Mozart avec nous (avec Claude Bolling, env. 1957) (236bvi57.wma) - 232, Ko
  • J'suis snob (avec Jimmy Walter, 23.11.54, prise avortée) (172bvi54.wma) - 174,2 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (avec Jimmy Walter, 23.02.55) (253bvi02.wma) - 262,7 Ko
  • Le déserteur (110ran66.wma) - 218,7 Ko
  • La marche arrière (218mar64.wma) - 211,3 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (253pbi03.wma) - 266,1 Ko
  • Le petit commerce (267pbi03.wma) - 218,7 Ko
  • J'suis snob (172pbi03.wma) - 193,5 Ko
  • Cinématographe (079pbi03.wma) - 217,2 Ko
  • Le déserteur (110pbi03.wma) - 217,2 Ko
  • Fais-moi mal Johnny (125pbi03.wma) - 215,7 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (253pbv03.wma) - 212,8 Ko
  • Le petit commerce (267pbv03.wma) - 325,3 Ko
  • J'suis snob (172pbv03.wma) - 236,5 Ko
  • Cinématographe (079pbv03.wma) - 211,3 Ko
  • Le déserteur (110pbv03.wma) - 220,2 Ko
  • Fais-moi mal Johnny (125pbv03.wma) - 183,2 Ko
  • Le déserteur (110haf__.wma) - 211,3 Ko
  • Ses baisers me grisaient (a75haf61.wma) - 190,6 Ko
  • Le déserteur (110jba__.wma) - 194,1 Ko
  • Jules Bonnot, c'était pas n'importe qui (0691mb75.wma) - 94,4 Ko
  • Mozart avec nous (236dbn61.wma) - 206,9 Ko
  • J'suis snob (version féminine) (173blt__.wma) - 236,4 Ko
  • La vie est comme une dent (p25sbr81.wma) - 135,8 Ko
  • Ne vous mariez pas les filles (242sbr81.wma) - 217,2 Ko
  • Valse dingue (383bbo81.wma) - 242,4 Ko
  • Le déserteur (110jbo81.wma) - 187,6 Ko
  • Dans mon lit (096jbo81.wma) - 248,3 Ko
  • Les joyeux bouchers (204jbo81.wma) - 223,1 Ko
  • Ta peau contre ma peau (345mjc66.wma) - 206,9 Ko
  • Et si (122mjc64.wma) - 221,6 Ko
  • Il oublia d'oublier d'oublier (223mjc66.wma) - 255,7 Ko
  • Natacha (239cdr59.wma) - 229,1 Ko
  • Blouse du dentiste (1996 en public en TV) (044hsr96.wma) - 334,2 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (253chr69.wma) - 280,9 Ko
  • La java des chaussettes à clous (180chr69.wma) - 195, Ko
  • Une bonne paire de claques dans la gueule (377chr69.wma) - 283,8 Ko
  • Comme un pinson [Les lésions dangereuses] (208chr69.wma) - 270,5 Ko
  • Je bois (185chr69.wma) - 261,6 Ko
  • La malédiction des balais (214jwc69.wma) - 230,5 Ko
  • Je m'en souviens très bien (a41mcj58.wma) - 209,8 Ko
  • La rue Watt (p16cis01.wma) - 175,7 Ko
  • La valse jaune (384cis01.wma) - 199,4 Ko
  • On n'est pas là pour se faire engueuler (253pcl55.wma) - 199,5 Ko
  • Valse jaune (384pcl71.wma) - 254,2 Ko
  • Le tzigane (364pia60.wma) - 226,1 Ko
  • Y en a qui ont des trompinettes (p29stw__.wma) - 214,2 Ko
  • Toi (a79ncr61.wma) - 186,1 Ko
  • Trente-neuf de fièvre (a85gdl58.wma) - 183,2 Ko
  • La vie c'est comme une dent (p25drm68.wma) - 214,3 Ko
  • Dans mon lit (2002 en public à France-Inter) (096dbz02.wma) - 274,9 Ko
  • Quand j'aurai du vent dans mon crâne (p14lds__.wma) - 200,9 Ko
  • Quand j'aurai du vent dans mon crâne (p14bbr98.wma) - 193,6 Ko
  • Ne vous mariez pas les filles (242bba98.wma) - 187,8 Ko
  • Bilbao song (en public) (a11enz97.wma) - 387,4 Ko
  • Le déserteur (110esc__.wma) - 234,1 Ko
  • La messe en Jean Mineur (225ziq98.wma) - 201, Ko
  • Trompette d'occasion (361ziq98.wma) - 206,9 Ko
  • J'suis snob (172fli__.wma) - 169,8 Ko
  • Bilbao song (a11jfr58.wma) - 231,1 Ko
  • Tango interminable des perceurs de coffres-forts (347frj58.wma) - 277,1 Ko
  • Le déserteur (110mga__.wma) - 192, Ko
  • J'suis snob (172sgn77.wma) - 270,5 Ko
  • Arthur (021grc86.wma) - 234,9 Ko
  • Cantate des boîtes (021grc86.wma) - 234,9 Ko
  • Dans mon lit (096grc86.wma) - 191,1 Ko
  • Le déserteur (110grc86.wma) - 196,5 Ko
  • Valse jaune (384grc86.wma) - 234,1 Ko
  • Tango des joyeux bouchers (204grc56.wma) - 240,9 Ko
  • Je n'peux pas m'empêcher (194gmm02.wma) - 223,1 Ko
  • Rue Traversière (319gmm02.wma) - 181,7 Ko
  • Elle serait là si lourde (p03gmm02.wma) - 199,4 Ko
  • Le déserteur (110fgi__.wma) - 231,1 Ko
  • La marche des gosses (version enfantine) (a53pec__.wma) - 197,1 Ko
  • Dis-moi qu'tu m'aimes, rock (instr.) (111pgs56.wma) - 229,1 Ko
  • Ne vous mariez pas les filles (242spl02.wma) - 233,7 Ko
  • Frankie & Johnny (a37spl02.wma) - 181,8 Ko
  • Musique mécanique (237jgr57.wma) - 249,8 Ko

  •