dimanche 21 janvier 2007

Pour préparer le cours du 27 janvier

Le cinématographe

Il existe deux versions de cette chanson : une version homme et une version femme.
Celle que chante Boris Vian, sur le CD, est évidemment la version homme. Mais le texte que je vous ai donné est la version femme !
C'est-à-dire que c'est une femme qui va au cinéma avec un homme et qui raconte).
L'autre différence entre ces deux versions est que celle que je vous ai donnée supprime les voyelles non prononcée : Papa m'emm'na. La version ci-dessous rétablit l'orthographe habituelle : Papa m'emmena.

Voici la version homme :

Boris Vian
CINÉMATOGRAPHE


Quand j'avais six ans
La première fois
Que papa m'emmena au cinéma
Moi je trouvais ça
Plus palpitant que n'importe quoi
Y avait sur l'écran
Des drôles de gars
Des moustachus
Des fiers à bras
Des qui s'entretuent
Chaque fois qui trouvent
Un cheveu dans le plat
Un piano jouait des choses d'atmosphère
Guillaume Tell ou le grand air du Trouvère
Et tout le public
En frémissant
Se passionnait pour ces braves gens
Ça coûtait pas cher
On en avait pour ses trois francs

Belle, belle, belle, belle, belle comme l'amour
Blonde, blonde, blonde, blonde, blonde comme le jour
Un rêve est passé sur l'écran
Et dans la salle obscurément
Les mains se cherchent, les mains se trouvent
Timidement
Belle, belle, belle, belle la revoilà
Et dans la salle plus d'un coeur bat
La voiture où elle se croit en sûreté
Vient de s'écraser par terre
Avec un essieu cassé
Le bandit va pouvoir mettre la main
Sur le fric, c'est tragique
Nom d'un chien
C'est fini, tout s'allume
A mercredi prochain

Maintenant ce n'est plus mon papa
Qui peut m'emmener au cinéma
Car il plante ses choux
Là-bas pas loin de Saint Cucufa
Mais j'ai rencontré une Dalila
Un drôle de môme, une fille comme ça
Elle adore aller le mercredi dans les cinémas
Bien sûr c'est devenu le cinémascope
Mais ça remue toujours et ça galope
Et ça reste encore comme autrefois
Rempli de cow-boys sans foi ni loi
Et de justiciers qui viennent fourrer
Leurs grands pieds dans le plat

Gare, gare, gare, gare, Gary Cooper
S'approche du ravin d'enfer
Fais attention pauvre crétin
Car Alan Ladd n'est pas très loin
A cinq cents mètres il loge une balle
Dans un croûton de pain
Gare, gare, gare, gare, pendant ce temps-là
Je la prends doucement au creux de mon bras
Le fauteuil où elle se croyait en sûreté
N'empêche pas ma foi d'arriver à l'embrasser
J'ai pas vu si Gary serait gagnant
Mais comme c'est le cinéma permanent
Ma chérie rappelle-toi on est resté un an
Et on a eu beaucoup d'enfants.

Note : En France, les films sortaient, et sortent toujours, le mercredi.
A cette époque, il y avait souvent avant le "grand film" des "séries" (des histoires à épisodes).

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